Tire, tire fort, avant que le vide t'emporte - l i b r e

« Et quand la nuit déploiera son voile sur le monde,
Quand ton regard se voilera de noir et que ton souffle deviendra froid,
Alors à ce moment là, je sera l’ange et toi le démon… »

Et la nuit tombait. Et le soleil fuyait. Laissant place à cette étoile blanche et ronde qui, de ses rayons argentés, venait redessiner le monde. Le vent ne soufflait pas, mais l’air froid suffisait à le faire frissonner. Son corps avait perdu toute sa splendeur, toute sa blancheur. Le pupille dilaté, le souffle violent, l’étalon marchait, oreilles couchées, près à attaquer chaque ombre dansante. Ses sabots s’enfonçaient dans la neige et derrière lui, ses propres marques le trahissaient. Un cri. Un silence. Puis un déchirement qui lui souleva le cœur. Un être venait d’être tué un peu plus loin. Une proie qui est tombé sous les griffes de son prédateur. Quelle tristesse. Un fin sourire se traça sur ses lèvres. Un faux sourire désolant. Pauvre bête. Bientôt, le bruit des crachements de geyser lui caressa les tympans. Toujours aussi imperturbables, il marcha. Il marcha encore. Il marcha toujours. Marcher était la seul chose de réelle qui lui restait de toute façon..

(Trop beau *O* ... Puis-je ?)

(Non tu peux... Ba oui tu peux xP)

(Je sais ... xD *bam*)

"Quand le monde sera recouvert de son linceul funèbre,
moi je ne serais qu'une âme errante qui disparaîtra au dernier jugement.
J'accepte, j'attends."

Oui, les feuilles des arbres reflètaient à présent cette lueur fantômatique qui descendait sur le monde chaque nuit. Scylla marchait, vagabonde, dans l'agréable fraîcheur nocturne, tous ses sens en alerte. Son poil gris, épais et sale n'avait aucun reflet sous la lune mais avait l'avantage de la protéger du froid. Elle ne regardait guère où elle allait, se fiant uniquement à ses sens de l'odorat et du toucher qui la faisaient instinctivement éviter les premiers trous fumants qu'elle rencontrait. Elle était là, ombre laiteuse dans ce sombre paysage, indifférente à ce qui l'entourait. Elle ne pensait pas, elle ne rêvait pas, elle déambulait.
Elle se croyait seule.

Puis, un courant d'air froid se leva et siffla entre ses jambes comme un serpent, amenant à ses naseaux une odeur nouvelle. Elle releva la tête, un instant, scruta la pénombre. A ses oreilles parvenait maintenant une respiration saccadée et bruyante. Elle attendit et le vit alors se distinguer de l'obscurité. Scylla observa les contours encore flous de l'étalon, silencieuse, immobile, espérant vaguement qu'il ne l'avait pas vue, espérant vaguement qu'il l'avait vue.

« C’est toujours à la nuit tombé,
Quand on ne voit plus assez pour avancé,
que je recherche ma vie. »

La neige craquait sous son poids. Elle criait de souffrance, hurlait de terreur et quand son sabot se retirait, elle laissait un trou de soulagement se former. Ses crins ne faisaient que danser avec le vent, comme ci ils aimaient cela. Le bruit des geysers qui venait lui caressait ses tympans comme une cloche qui sonne minuit se faisait toujours plus forte. Il se rapprochait. Tel un taureau enragé. Il était sale, pas beau à voir et pourtant, il attirait encore les regards. S’arrêtant un instant pour voir ce champ de vapeur, il leva haut sa tête, se faisant fier et impressionnant. On aurait pu le comparer à un fantôme si le gonflement de son ventre créé par sa respiration ne le trahissait pas. Tout en balayant ce paysage sans grande envie, il descendit vers les geysers. Puis son regard se posa sur une silhouette. Sur un nouveau dessin qui se trace face à lui. Ronflant de rage, il tapa violement de son antérieur. La solitude n’existait donc pas assez longtemps ? Soupirant, il arrêta bien vite son cinéma, ce rendant compte qu’il était bien pitoyable.

"Moi je continue à avancer,
inutilement,
moi je n'ai pas de vie à chercher, seulement des erreurs à éviter."

La silhouette blanche descendait vers elle comme une ombre puissante qui n'avait rien à voir avec un cheval vivant. Non, c'était beau, délicieusement beau. Trop beau pour être quelconque. Effrayant, surnaturel, un peu magique, un peu obscur malgré cette robe blanche qui se devait être immaculée lorsqu'elle était propre ... Scylla observa longtemps cet étalon qui descendait sur le champ de geysers et donc vers elle. Elle le vit exercer sa rage sur le sol. Il l'avait répérée. Elle aspira une grande goulée d'air froid qui ébranla tout son frêle petit corps et ronfla des naseaux plusieurs fois, l'oreille attentive. Etrange rencontre, au coeur de cette sombre nuit.
Finalement, après un moment de réflexion, Scylla se remit en marche de ce même pas lent, ne quittant pas des yeux les muscles roulants de l'étalon. Soudain, un frisson dont elle ignorait l'origine la prit dans les jambes et remonta tout le long de son corps jusqu'à lui donner la nausée. Elle secoua violemment la tête alors que ses entrailles se contractaient de peur, alors que son coeur suppliait son esprit de ne pas faire de bêtise. Cet étalon seul inspirait juste un peu d'appréhension, tandis que cet étalon avec elle, provoquait un chamboulement intérieur.
Non. Si ? Non !
Avancer, reculer, s'enfuir, ignorer ?
Elle s'arrêta à quelques mètres de lui, regrettant déjà d'avoir été amenée jusqu'à lui à cause de sa curiosité. Seulement, elle ne pouvait plus faire marche arrière. Elle pouvait sentir son odeur, observer l'éclat de ses yeux.
Elle attendit là, suppliant le ciel à contre-coeur pour qu'il la congédie vite, qu'il l'oblige à partir. Suppliant ce ciel qui n'avait jamais rien fait pour elle.

« Soit prête, prête à découvrir ta vie,
à découvrir tes erreurs et tes pudeurs,
car avec moi, tu auras l’impression d’être face à la peur. »

Tout en se perdant dans sa stupidité, il fixait la silhouette qui se tenait face à lui. Etait-elle folle ? Savait-elle qu’elle pratiquait un terrain miné en marchant vers lui ? Plaquant ses oreilles contre sa nuque, il espérait la faire fuir. Il espérait retrouver une solitude. Devait-il attendre le paradis pour avoir ce qu’il veut ? Devait-il se sacrifier pour après être gratifier de ce qu’il voulait ? Lâchant un soupire las, il regarda un instant la jument avancer vers lui avant de faire de même.
Tête haute, une oreille couchée, l’autre levée et surtout, le regard remplie de froideur. Aussi froid que la neige. Aussi froid que le marbre. Il était glacial et pourtant, on venait à se plonger dedans. Tout en marchant, un geyser gronda près de lui. Une épaisse vapeur d’eau recouvrit alors Riddle. Cette vapeur lui brula le corps, mais il ne réagit pas, comme-ci il ne sentait rien. Son ombre apparut plus clairement et il sortit de cette brume comme un prédateur qui a soif de sa proie. Se retrouvant plus proche encore de la jument, il se fit plus grand, plus impressionnant. Ses muscles roulèrent sous sa peau. Ses crins virevoltèrent avec la chaleur. Il avait l’air d’un vagabond, d’un voyou et cela le rendait encore plus attirant.

"La peur ?
Tu me fais presque rire ...
La peur je l'ai déjà en moi, la peur j'en suis toute entière habitée,
elle me ronge;
si tu étais vraiment la peur, alors je serai bien soulagée."

Elle eut d'abord un mouvement de recul au niveau des épaules, campée sur ses postérieurs, lorsqu'il plaqua ses oreilles sur sa nuque, rendant son visage remarquablement hostile. Mais quelque chose, quelque chose de physique comme une force, l'empêchait d'obéir au code équin et de s'en aller furtivement. Ses tendons arrières souffraient du poids qu'elle avait mis dans son arrière-main mais elle ne voulait pas bouger. Alors qu'il marchait à son tour vers elle, son regard froid croisa le sien, et de nouveau un frisson violent parcourut son échine comme un spasme. Elle essaya de garder la tête droite.

Puis, l'étalon blanc comme neige disparut dans une volute de vapeur âcre et irritante. Elle voyait son ombre, là, qui se mouvait comme un lion, et l'ombre grandissait … Il en sortit avec une froide grâce, des plus étranges. Maintien magnifique, aussi beau qu'imposant. Sa robe blanche n'avait d'égal que la pénombre de la nuit, elle était sombre et non pas lumineuse, un paradoxe à elle seule. D'où pouvait bien venir cette splendeur terrible ? C'était une rencontre fortuite. Les yeux noirs de Scylla s'agrandirent tandis qu'elle était dominée de plusieurs têtes par l'ombre immense. Elle se savait petite, vulnérable et gauche, dans sa pauvre carcasse de jument des plaines arides. Elle se campa encore plus sur ses postérieurs, ressentant une douleur sourde. Et pourtant, plus que tout, elle était fascinée par cette silhouette aux crins dansants, par cette personnalité intouchable qui émanait de lui.

Totalement fascinée, happée par le tourbillon de l'étalon.
Sa peur, ses faiblesses s'étaient presque envolées et elle s'en sentait l'âme plus légère. En effet, elle n'avait jamais rencontré une telle splendeur. C'était là, avec cet étalon naturellement effrayant, qu'elle se sentait plus en sécurité que jamais. Elle devinait qu'elle ne pourrait pas lui faire de mal, qu'elle ne pourrait pas l'effrayer. Même si sa folie la prenait, au détriment de sa propre personne, au moins, lui n'en aurait cure.

Toujours dans la même position douloureuse, elle le regardait d'en bas, son regard inexorablement attiré par sa sombre royauté d'un autre monde. Bien qu'elle fût misérable à côté de lui, elle se sentait presque bien. Et lui ne savait pas encore vraiment à qui il avait affaire. Le coin de ses lèvres était presque étiré en un imperceptible sourire fasciné dont elle ne se rendait pas compte. Les mots, s'il y'en avait eu, se seraient coincés dans sa gorge, car elle ne connaissait aucune langue à la hauteur de cet étalon. Elle ne pouvait qu'être présente par son être, espérant vaguement qu'il daigne lui adresser la parole.

« On ne rit pas du danger !
Comme on ne rit pas de la mort..
On vie avec, tout simplement. »

Il continuait de marcher, plaçant ses sabots comme ci il savait exactement où les posés. Comme ci cet endroit tout entier était son enfer. Pourtant, ce n’était qu’une impression. Ces Terres, c’étaient la première fois qu’il les balayait du regard et surement la dernière. Tout ça, tout ce beau paradis n’était plus fait pour lui. Il était las de sa vie et seul. Plus que jamais seul. Il devrait en être heureux pourtant, n’était-ce donc pas ce qu’il avait toujours rêvé ? Être seul ? Si. Mais à présent qu’il était sans jument, sans famille et sans fille, sans cœur, sans peur et sans limite, il n’avait plus le gout de vivre. Des remords ? Peut-être. Ca ou autre chose, il sait que sa vie ne durera pas bien longtemps.
Son regard toujours posé sur cette jument, il se demandait pourquoi ne bougeait-elle pas. Elle avait un regard qui brillait de fascination, comme ci elle venait de voir les dieux ou encore le prince charmant descendre sur Terre pour elle. Cette fascination le fit frissonner. Etait-ce… lui ? Non. Piètre idée. Stupide idée. Idée puéril et surtout, sans aucune importance. Lui ou autre, il ne fera que passer son chemin, même si la fascination de la jument réveillait sa curiosité.
Continuant son chemin, il tira son regard du sien pour venir plonger celui-ci sur un point inexistant. L’ignorer fut la première chose qu’il décida de faire. Une chose qu’il aurait surement tenue, si un geyser n’avait grondée près de lui et jeta sa fureur dans le ciel. Faisant un écart, il frôla la jument de ses flancs. Oreilles couchées, il regarda la jument avec froideur, lui montrant bien que ce geste n’était pas voulut. Ne savait-on jamais, certaine jument ce font trop de film pour rien de nos jours. Soupirant, il se décontracta, se disant que ce n’était qu’une petite jument qui, même si elle le cherchait, ne pourrait le vaincre réellement. En y repensant, il restait sur ses gardes, nous nous ne basons pas sur l’apparence. Entendant un nouveau geyser faire ses malheurs, il ne pu s’empêcher de penser tout haut, ignorant complètement la jument « La chaleur de leur attaque… La froideur de leur défense… » Dit-il tout en frissonnant en sentant un vent lui caresser le dos. Un fin sourire se traça sur ses lèvres. Un sourire aussi froid que sa voix. Aussi froid que son regard.

(Je suis si triste, mon ordinateur a bugué quand j'ai écris le message =( Frustration >.<)

" J'e n'ai même pas de quoi rire,
J'aimerai tellement pouvoir le faire,
Alors je t'en prie, ne me l'interdis pas ..."

Il semblait visiblement avoir décidé de l'ignorer, passant raisonnablement son chemin. Cela ne la toucha guère, ou du moins presque pas. Seulement une petite vague qui parcourut son corps, surement le frôlement du vent sur sa peau. Pour la première fois depuis un bon moment, ses paupières se rabattirent sur ses yeux noirs tandis qu'elle reprenait le peu d'esprit qu'elle avait laissé tombé. Pourquoi était-elle attirée par cet étalon ? Elle n'en savait rien, elle ne comprenait pas pourquoi elle agissait de la sorte, mais elle ne se posait pas non plus vraiment la question. Elle n'avait ni l'expérience des relations, ni le savoir des règles de la vie en société; si on pouvait l'appeler comme ça. En fait, elle en avait toujours fait plus ou moins à sa tête, se laissant guider par ce que son corps plus que sa tête lui dictait. Elle n'était qu'une sauvageonne perdue dans la nature. Non, pas perdue, car elle n'avait aucune lieu ou aller. Tout ce qu'elle avait fait dans sa petite vie, c'était déambuler et survivre, la deuxième chose étant d'une facilité déconcertante qui laissait un goût amer, incomplet, une étrange sensation de non-être et d'inconscience.

Alors qu'elle était ainsi plongée dans une réflexion semi-consciente, bien que ces moments soient rares malgré une certaine intelligence, elle sentit comme un frôlement plus insistant. Il était plus doux et plus froid que le vent, il la caressa au creux des hanches et lui procura un vague frisson qui avait tout de naturel. Elle se retourna calmement et croisa le regard dur et grivant de l'étalon, analysant la scène plus vite que le commun des mortels. La nature avait en effet tenté de compenser sa douleur par des sens extrêmements développés, mais c'était une compensation bien maigre ... Tout est-il qu'elle comprit immédiatement ce que le grand blanc lui signifiait, après ce petit incident qui n'en était pas vraiment un. De ses naseaux s'échappèrent un soupir froid, elle reposa ses yeux sur lui. Il ne lui vint pas le désir d'éclaircir la situation et de lui faire comprendre qu'elle n'avait guère d'intention vis-à-vis de lui.

Elle entreprit juste de le contourner tout en dessinant un arc de cerce autour du geyser. Sa voix claire et un peu irréelle, aux accents de pierre chantante, s'éleva dans le grondement sourd des geysers :

- L'incertitude de leur retrait ... Elle n'égaya pas cette suite d'un sourire, ni de rien du tout d'apparent. Elle avait juste agi encore une fois sous cette impulsion naturelle, sans l'idée de plaire, d'intriguer ou d'attirer.

Upinou =)

Désolé, je ne trouve pas d'inspi' =X Mais je ne l'oublis pas !

Ha d'acc' =) je comprends. Mais si tu réponds t'es pas obligée de faire long, je raccourcirais aussi mon texte.

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» C'est qui l'plus fort, he he ( Shruikan ).
» Ne rêve pas trop fort. - libre

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