Verachtung und Gewissensbisse [pv]

Verachtung und Gewissensbisse
Mépris & remords.

● Sommes nous vraiment réels ? Et si toute cette vie n'était qu'un sale rêve ?
Pourquoi s'acharner de la sorte , à la poursuite d'un être fantômatique?
Effacé, balayé par les années de la vue de nos yeux,
mais toujours enfouït dans nos esprits, notre subconscient.

Yesterloss marchait. Comme il l'avait toujours fait, depuis des années. Tel un Canidé, il avait érré à la poursuite d'une effluve trop tôt disparue, celle de son père. L'endroit était Accueillant, tout le contraire de son père. Mais peut être lui aussi aurait recherché le repos. Le hasard fait parfois bien les choses...

Invité

C'est l'appel de l'autre,
savoir qu'on existe pas tous seuls,
entretenir un idéal,
mais tu sais tu verras, on ne trouve jamais meilleure compagnie que soi-même.

Le grand brun, fort de sa solitude croissante, s'en remettait sans cesse à la Nature, la seule qu'il puisse aimer avec véhémence et dans laquelle il put apprécier la plénitude de son être. La chaleur l'ayant accablé quelques heures plutôt, il s'était appuyé contre un grand pommier, la tête dodelinante et l'oeil mi-clos, en proie à des rêves éveillés sans fin. Le hasard, si ce n'était la fatalité ou ce que l'on appelle si impunément destin, fit qu'il ouvrit les yeux sur une silhouette fraîchement bâtie par l'âge et le Temps qui file. La vision l'assomma, des images lointaines et irréelles affluèrent à sa tête. Trois ans déjà. Ha. Il planta son regard froidement imperturbable sur son fils et sortit de l'ombre.

- Yesterloss Fall for me. Il mit dans ces quelques mots tout ce qu'il voulait faire ressentir à son fils, avec une voix teintée d'une fièreté railleuse. Quand même, c'était son père.

Une odeur se fit de plus en plus proche. La tête lui tourna. Et c'est alors qu'il aperçu, au sortir de l'ombre, une silhouette rèche. Son nom. Oui c'est son nom qui résonna, et ce fut comme un coup de sabot dans son poitrail. Son Coeur s'affola, il ne faisait qu'accélérer, accélérer sans cesse. Les mots se faisaient secs dans sa bouche. Aucun son n'arrivait à sortir de son museau de velours noir. Un grand Instant figé. La sueur perlant derrière ses oreilles.

- " Kordokov ".

Invité

Identités superbement reconnues.

Des mots. Des noms. Sur des visages; une étiquette pour une âme. Un bagage à traîner qui ne dépend pas de nous mais qui est le seul vestige de nos géniteurs. Ainsi, Kordokov avait placé en son fils un peu de lui, quelque chose de superflu, une moitié de nom. C'était encore trop peu. Il aurait voulu plus. La répartie du jeune mâle, qui ne fit que suivre ses pas, figé dans son émotion suintante, intensifia ce désir. Le grand brun eut un rictus, un sourire froid et cynique qui le séparait intimement du reste du monde, et s'avança de quelques pas encore, la stature raide et givrée.

- Est-ce que par hasard tu déambulerais seul ? N'as-tu aucun rêve à poursuivre ? Lança-t-il narquoisement, une moue sarcastique sur le visage. Un masque. Il fut infiniment frappé par la ressemblance croissante que son fils prenait avec lui.

Même désir de Vengeance.

Bien sûr que je suis seul. Tu ne penses pas que j'allais rester avec cette trainée.

Le Seul rêve que je poursuis est celui d'arriver à faire oublier cette particule de faible, cette particule que mère m'a donné. Fall' for me.

Invité

Soif de se savoir au-dessus;
la force dans l'estime, seulement de soi-même.

Le jeune mâle semblait enfin avoir trouvé la faille de son être-même et dévoilait ses ardeurs arrogantes à l'acerbe lumière. Ce comportement, ce reflet de lui-même en plus immature, sembla un très bref instant irriter Kordokov, mais bientôt il conçut pour lui de l'amusement, une curiosité non refoulée. Il se plaisait à s'observer avec cynisme dans ce miroir, cette création de lui-même, ses gènes et son sang. Orgueilleuse attirance.
Le bai ignora ostensiblement le terme utilisé pour désigner celle qui enfanta son fils, préférant s'intéresser entièrement à celui-ci, un demi-sourire suffisant sur les lèvres face à l'audacieuse répugnance qui animait le visage de Yester'.

- Un suffixe inutilement mielleux qui ne servira jamais à autre chose qu'à te confondre dans la masse, et donc comme tu dois le penser, une honte. Ses yeux d'un noir épais se posèrent un instant sur la tâche blanche révélée. Les vestiges de Sweet-Apple. Ils étaient là et le seraient toujours. On ne pouvait pas renier ses origines comme ça. Kordokov ne laissa rien passer de ses émotions et conserva ce masque de glace imperturbable. Moue sarcastique. Tu ne veux donc être que Yesterloss Night ? Demanda-t-il en faisant un signe de tête dédaigneux vers la liste blanche. Kordokov se délectait d'avance de la suite des choses, son égo brûlait de satisfaction à voir l'autre se démener pour être comme lui; fort.