The flash is back.



« Es-tu sûre de l'amour que tu lui portes ? N'essaierais-tu pas de remplacer celui que tu aimais mais qui t'as quitté pour une autre ? N'essaierais-tu pas de te mentir ? D'oublier ? Es-tu certaine de ne pas te tromper de chemin ? Crois-tu vraiment qu'Il cessera d'hanter ton esprit ? Ou fais-tu tout cela uniquement par désespoir ? »

Distressing ouvrit de grands yeux ahuris. Elle secoua la tête, le regard agrandis par l'horreur et le dégoût que les mots lui avaient provoqués. Elle répéta plusieurs 'non', mais sa voix flanchit, tressaillit, et se tue. Manue ajouta.

« Il serait grand temps de te faire une raison, Maman. »

La jument noire fit un pas en arrière. Un instant elle cru que sa voix s'était noyée dans les refluxs de tristesse qui la submergeait soudain. Elle toussota, et fixa sa fille avec moins d'assurance que de coutume. Elle se racla de nouveau la gorge, avant de répondre sur un ton légèrement tremblant mais qu'elle tentait de maitriser.

« Je ... Je ne comprends pas. »

Bien sûr elle ignorait totalement le but de Manureva. Elle ne savait pas pourquoi la brune tentait de faire ressurgir ce qu'elle peinait à garder enfouie en elle. Sa fille avait pourtant bon coeur. Que se passait-il ? La jument baie manigançait quelque chose. Et sa mère était loin d'imaginer ce qu'elle inventait. Ce qu'elle imaginait, dans le but de, je ne sais pas moi, la détruire, peut être ? Manue reprit la parole.

« Tu ne veux pas comprendre, ce n'est pas pareil. Mais bon sang, ouvre les yeux. Il se fiche royalement de toi, il veut juste rester en vie, et toi ça t'arrange, parce que tu pense que ça te permetteras t'oublier. C'est tout. Cesse donc de te mentir, et va vers l'avant, au lieu de batifoler avec n'importe qui pour tenter d'apaiser ta tristesse. Grandis un peu. »

Elle lachait les mots un à un, rapidement, trop peut être, que sais-je. Pourtant elle remarqua vite le désarroi de Distressing, et malgré l'air dur qu'elle s'obstinait à garder pour avoir l'air sérieuse, elle jubilait intérieurement. Ses yeux pétillaient malgré son visage qui demeurait bridé par des traits froids et lassés. Son plan semblait fonctionner. Sa mère était perdue. Manureva , pourtant, se questionnait. Elle avait réussi à rendre la noire perplexe avec succés, mais elle ne savait pas ce qui l'avait poussée à agir ainsi. Elle était si heureuse en voyant l'air déconfit de sa mère. Ce n'était qu'inhabituel. Improbable. Depuis quelques jours déjà elle se triturait l'esprit pour imaginer toutes sortes de plans pour faire faiblir Distressing. Mais l'inspiration était absente. Et pourtant les paroles avaient jaillies tranquillement, naturellement. Cela faisait une bonne semaine déjà qu'elle croyait entendre des voix. Des voix qui lui chuchotaient des phrases. Des missions à faire. Et docilement, en bon petit soldat, elle faisait. C'était fou. Incohérent. Elle-même agissait inconscienment. Ou presque. Inexorablement elle faisait ce que les voix lui disait. Et après elle réfléchissait aux conséquences.
Distressing chuchota dans un souffle.

« Pourquoi ? »

Manureva réprima le sourire joyeux qui lui montait aux lèvres. Elle répondit d'un ton rude et sec, cassant. Décisif, annonçant que la conversation était close. L'air agacé.

« Je ne sais pas, moi ! Tu es assez grande pour te prendre en compte. Cherche par toi-même. »

Puis elle pivota sur ses talons et fit demi-tour. Elle partie tranquillement, laissant sa mère peinée et perdue.



End of the flash.

Distressing se laissa tomber sur le sol. Elle roula sur le flanc et ferma les yeux. Resta immobile. Souffrir en silence, toujours souffrir en silence. Parler de sa souffrance, la dire, la raconter, ne peux que se retourner contre vous. Alors on marche, et on ferme sa gueule. C'est compris ? Bien. Elle souffla, et un nuage de poussière s'éleva dans l'air tiède. Elle frémit, puis cessa.

« Je .. ne comprends pas ... Non, vraiment pas ... »

Et ce fut tout.