Cantate [Rev']

[Réservation à Revenge]

"J'ai chanté nuits et jours, appuyé ma joue sur le socle immense des balafres.
Je m'en vais sereine de paix,
oh monde."

Elle a marché longtemps, de son pas plein et doux, marché longuement, à cette vitesse informe de sa démarche arquée, voutée, et non équine. Ce pas mortuaire, macabre, défait, crochu et épars. Son pas s'envenima, glacé sur la terre blanche et froide. Neige. Elle épousa de ses naseaux cette texture fraiche et douce, froide et leste. Elle érigea de contemplation cette poudreuse longue et suintée. Douce et belle, elle l'aimait. Ses yeux se fermèrent derrière ses paupières opaques, défiant la réflexion accentuée du soleil. De coup, la plaine blanche s'émoustilla de l'aurore levée, crachant et délabrant les filaments lumineux qui s'y rencontraient. Elle sourit, dériva ses mèches blanches sur le côté de son chanfrein et avança.

Parfois, ils détestent s'aimer autant. Leurs sang pulsent contre leur chairs décoposé. Il aime détester leur amour et le déguste en silence.

Les grumeaux opalescent s'amoncelaient sur ses sabots, effleurant avec nonchalance sa peau meutrie. L'aigreur des flocons sur ses flancs creusés de cavités aberrante lui carbonisait les sens et ses pupilles se noyaient dans un abyme humide et chaud de larmes. Son corps éflanqué s'étirait au rythme de ses pas oisif et flâneur, tête haute, ses naseaux se portaient vers les cieux cendrés. Le balancement de ses crins comme un ballet doux et atonique. Il est le résultat de la beauté passé, de l'éphemère qui a décliné. Ses os ont vacillés vers le sol, sa peau pend en excès sur ses côtes et ses muscles ne sont plus que les souvenirs d'une éclatante beauté. Ses pupilles se détachant du sol s'enfonce devant lui. Les souvenirs d'un passé s'entasse sur le sentier.

"Appendice douloureux,
vêlement elle reprend forme.
C'est de brut et d'or que se compose,
convalescence de ses arcs moroses."

Ce n'était pas pour plaire, et encore moins pour déplaire. Ses yeux percutèrent l'insolence exubérante des formes enclaves de l'être. Ses yeux carbonisés par la douleur longuement accrue se turent de sentiments. Sa tête pleine et bourdonnante quelques minutes plus tôt se dévida entièrement.
Raclant ses poumons, crachant l'air froid qui irriguait ses veines, elle se voyait mourir à devant.
Quel être cela pouvait être, aussi informe qu'il doit, aussi cadavre, pelé et défait, il n'en restait pas moins qu'elle le connaissait. Ses membres tremblèrent, sa beau blême s'accentua.
Tarie, les yeux efflanqués de cette silhouette divinement incandescente, elle tomba à terre, genoux devant, cuisses après.
Les yeux plantés dans cet être où toute la persécution du monde s'envenimait, elle oblitéra.
Rayonnant de rage peut-être, divinité d'on ne sait quoi, cette chose mal forme s'avançait.
Vomir elle ne savait pas le faire, mais elle déglutit péniblement, la gorge acérée de vitraux limés.
Le vent arqua ses crins, cliva sa taille fraiche et forme.
Péniblement elle se reprit comme elle pouvait, à terre, à face.

C'est une dose de morphine suicidaire qui sombre dans le coma.
C'est une hémorragie ecchymosé qui se regarde sa mort en face.
C'est l'insensé qui corrompt le banal.

Le pire n'est même pas certain. Ces prunelles barbouillé de gris s'ancrent sur l'entassement de souvenirs qui git devant lui. Ses lèvres gerçés s'entrouvre avec langueur. Le bruit fracassant des flocons résonne dans l'air etouffé. Une pression contre sa tempe lui arrache un crispement de douleur, on presse, on appuie, ses tempes hurle leur rages et il clot ses yeux. Le silence le cisaille, parcours le long de ses os, et rejoins ses larmes chaude qui dévalent ses joue. Ses yeux s'ouvre sur le sentier battu par l'hiver et du corps blanc dont il suit les courbes.
" Oh, bonjour petite. "
Pittoresque, sa petite taille le fait culminer à plusieurs hauteur en dessous de tout le monde.

"Détourner les yeux, à quoi bon.
Vivre pour mourir, oh mais tu ne le savais pas encore."

Ce n'était pas vraiment idéal.
Son encolure fût éprise de spasmes douloureux, ses yeux filandreux s'écarquillèrent, elle se releva docilement, et sur le même geste tituba, paraphrénie puis s'arrêta, membres plantés de façon à la porter au mieux.
Ses oreilles jouèrent du vent, en contemplation, effarée, effrayée, le front perlant de sueur dans cette bise hivernale.
Petite elle l'était, selon la miséricorde du monde qu'elle avait abattu sur les autres et qui de suite se plombait sur ses épaules lestes.
Elle hésita, planifia sans y arriver, et sa douce voix incommode des vitraux qui la lacérait ressortie d'entrain, pleine et grave, suave, entrecoupée.

- Revenge ?

Un mot, ça suffisait amplement, elle fortifia sa position de façon à ne pas retomber, muscles contractés, fiévreuse.
Honteuse.

[size=9]New-York, I Love You But You're Bringin' Me Down.[/size]

" MoOn Light. "
D'un ton aimable et placide. Son nom même perdait son sens dans ses mots. Il n'y avait rien dans l'abysse de son sourire figé. La décadence l'avait atteint à présent. Son esprit flegmatique n'avait même pas parcouru la course effréné de sa mémoire. Il n'y avait plus que le présent à l'interieur même de ce corps tordu et meurtri.
Une vague hésitation l'empara, il fit un pas maladroit et s'immobilisa. Il ressemblait à un enfant à la main tendu vers le vide. Le meilleur n'était même pas sur.

"Va t'en"

Ses lèvres se crispèrent et sa mâchoire se serra. Doucement elle tenta elle même un pas en avant, le visage vide, mortuaire de l'ombre, incompréhension, valdingue.

- Que fais-tu ici Revenge, que veux tu, que me veux tu ?

Les questions sortaient, s'ébruitaient, mais coulaient, à contre courant.
Petite voix morte, douce et morte belle enfant du noir.
Elle avança de deux pas sûrs et faibles.

That's just the way it is
Things'll never be the same
That's just the way it is

" Rien. "
Glissant sur sa langue âpre. Son sabots trébucha en arrière, et une envolée de neige blanche voleta un instant de la terre. Sa petite tête se detourna en dodelinant doucement, comme attiré par tout autre chose. Son corps dansa quelques pas sans avance, splendide ballet d'os cliquetant. La moindre brise semblait pouvoir le briser en milles morceaux. Il retourna une seconde fois sa fine tête, et un sourire s'esquissait sur son petit visage crispé. Tremblotant de faiblesse, l'enfant contemplait sans mensonge le beau corps blanc, dévalant sur ses courbes et parcourant les reinures et les jointures du mécanisme. Jolie innoncence intact.

"Save the god* "

Quoi quoi, il part ?

Son pas se raffermit, son souffle haletant se consolida, puis avec douceur elle glissa en avant, les nerfs à fleur de peau, le rattrapant, ce délabré.

- Revenge, Revenge ...!

Ainsi criait son petit corps délabré et souffrant de trop peu en comparaison.
Innocence, elle ne l'était que maintenant, blanche et pâle, toute douce et blanche.
Cœur gondole, elle le rattrape, pas durs mais faisables.

- Attends moi ... Où vas-tu ?

Dévouée petite serviteur.

God save the queen.

" Je n'ai nul part où aller. "

Un rire nerveux d'enfant. Néanmoins, ses petis pas trébuchait sur le sol au rythme d'un vieux carrousel usé. Le blanc étiolé de sa robe perdait son éclat au beau millieu d'une arrogante pluie blanchâtre. Bref regard vers la connue. Son coeur asthmatique ne suffocait plus que de chétifs battements.
Qu'il était petit, qu'il était flapi. Qu'il était frêle, qu'il était grêle.

" Alors, je te suis. "

Brave petit fourvoyé dans la tourmente.

" Lili mon cœur,
fleur d'entre les mœurs,
Douce et creuse gargousse. "

Ne pleure pas.
Sa tête dodeline légèrement, ses lèvres s'extasient de rien; parle.

- Je ...

Ne sais même plus parler, s'approche, colle son poil lisse à la voûte accable de l'étalon.
Familièrement, neveux.

- Oui, suis moi un peu, parle, je t'en pris ... la vie, ce qu'il en reste un peu ...

Ne pleure pas.

The same blood runs in every hand.

" Pourquoi ? "

Pause suptile.

" Je ne sais ni vivre ni parler. "

Grimace contraditoire venant déformer ses lèvres. Ses petits yeux crispé par le froid et ses pomettes contractés, sublimes détails de son visage étonné et mélancolique. Il entrouvre la bouche. L'air glacé pénètre, piquant dans ses joues.
Tante.

" Je tomberais bien à tes pieds, un de ces jours.
Comme ça d'un coup,
raide morte;
si si, "

Pour l'amour de dieu, qu'elle se reprenne.
Sa tête se lève, tellement peu de forces tu sais;
elle ira tout de même droit au but, aussi droit qu'elle peu.
Opulence de souffle, elle affale ses poumons d'un air exorbitant, arrachant une moue sévère à ce visage pourtant si faible.

- Il en reste un peu quand même de la vie ! Même à moi, ne vas pas jusque là Revenge !

C'est dur, car elle n'en est même pas persuadée elle même, mince filet d'espoir, tu sais;
si si tu sais.

Ne sois pas stupide.
Tes genoux sont écorchés, arrête de te rouler par terre.

Son sourire émincié venant mettre en doute avec insolence ces dernières paroles. Néanmoins, sa voix aigre fut conciliante et naïve.

«- Si tu le dit, je te crois.

Il aurais voulu ajouter qu'il ne comprenait pas, mais sa bouche resta close et ses pensées nébuleuses ne s'extirepèrent pas de ce bouillon pâteux qu'était son âme.

«- Si je meurs, tu serais triste ?

Un semblant de rire l'agita doucement avant que son torax s'affaisse d'un bloc. Doucement, il tatonna le sol, s'avançant furtivement. Et quand brusquement, il sentit sa chair s'accoler à la chair chaude de celle-ci, il fut saisit d'effroi et s'empressa de refluer en arrière. Folie d'ivresse. Excès de grandeur.

" Je saigne, un peu,
mais vu comme ça ce n'est pas grand chose. "

Elle se mordait les lèvres, plus qu'honteuse, plus d'un remord.

- Revenge ...

Elle le regarda se décoller d'elle aussi furtivement, pas un mot, elle le laissa faire, après tout, certaines choses restaient incompréhensibles.
Sa voix s'embrouilla un peu;

- Bien sûr, je m'en voudrais toute ma vie ...

Elle secoua sa tête comme pour dégoupiller les pensés sombres qui la rongeait.

- Je tien beaucoup à toi, plus qu'il n'y parait, tellement tu sais, un peu comme ...

Et elle s'arrêta, mordant ses lèvres;
un remous ocre la secoua, et avec douceur un mince filet de sang déglutit le long de ses naseaux.

- Comme un fils ...

Et si ça s'infecte ?
Voyons différement.
Nous devrons emputer.

Sa bouche resta entrouverte, de petits paquets de neige venait s'engluait sur sa crinière emmêlée. Le vent venait cingler sans pitié, battant la nuit avec véloscité. Il n'y avait guère d'étoile par ce ciel nuageux et seule transperçait la lueur faiblarde et flanchante de la lune déclinante.

«- Oh.

D'un seul souffle, comme décapant. Il n'avait plus que quelques mois et martelait le monde de son ignorance.

«- Je ...

Mais rien ne suivait. Il restait pétrifié, les yeux exorbités par quelques phrases. Et c'est nul guère sans doute à se moment là qu'il s'est mit à sourire comme une enfant. Un air brûlant lui tordait les boyaux, et un trop pleins d'oxigène passait dans ses artères déliées. Etait-ce cela l'euphorie ?

" 'Mon corps est mien,
jamais encore je n'autoriserais à ce que l'on le touche,
jamais entends-tu !'

à partir de là elle n'eut plus qu'un bras."

Pendant quelques secondes la jument eut peur qu'il ne tombe, s'asphyxie tellement le jeux de ses artères était étrange;
le regard en grand, les yeux un peu rond, elle ne tremblotait plus, mais le regardait comme ça, avec peur, peur pour lui.
Le petit flux de ses mots ne la démantela pas, elle restait coite, à vrai dire elle ne savait plus trop où elle en était, c'était lui qui menait la danse, et mieux valait ainsi.
Ses paupières toutes lourdes mais aussi légères battirent à la réflexion;
elle se tue comme rien, lui jeta un regard inquisiteur et fervent.

- Il faudrait que tu voit Fire Light, ton cousin, enfin ...

Et elle secoua sa tête comme si ça eut été une mauvaise idée.

Je te l'avais dit;

que tu ne mangais pas assez équilibré.

Docile, sage.

«- Sans nul doute.

On eusse dit que c'était l'évidence même.

«- S'il te plait. Dit-moi qui sont ma famille.

Gamin perdu et sans accroche. Que c'était beau cette ignorante naïveté. Mais les crochets filandreux n'était sans doute pas le bon point d'appui. Il aurait voulu se justifier sans beaucoup de conviction, mais la raison était ailleurs.

" Il neigeait comme jamais,
je haïssais cette ambiance. "

Elle le regarda avec un peu d'étonnement, souffla quelques secondes, le temps de s'ajuster, puis d'une voix plus calme entama.

- Tu ne t'en souviens pas ?

Elle secoua un peu sa tête, tout cela commençait à devenir un peu vague, et peu à peu elle se ressaisissait pour remettre à bien ce qu'elle savait.

" Je ne valais rien. On s'en bat les reins. "

Frêle hésitation.

«- Mes connaissances ne sont certes pas inexistances. Mais limités.

Ses prunelles idôlatrait les lèvres de la pâle blanche, guettant le moindre geste, le moindre misérables sons.

"Attendez le fermoir du soir, ça vaut mieux."

Elle le regarde un peu de côté, comme s'il allait réagir mauvaisement, s'étrangle de son attitude trop étrange mais prend tout de même parole.

- Eh bien, il y a ton père Spark of Light, ton cousin Fire Light, ta tante Distressing Wound ainsi que moi même, néanmoins j'ai appris que Distressing avait mis bas à d'autres de tes cousins dont je n'ai aucune connaissance.

Elle trésaillit un peu.

- Puis il y a aussi ton grand père, Suffixed Song.

Ça suffisait.