Liibre ~ Si la lumière venait à s'éteindre....

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Si la lumière venait à s'éteindre.... ♬
S'il-vous-plaît, ne me laissez pas sombrer...

Ghoom Tha s'arrêta. Ses sabots endoloris laissaient voir qu'elle avait marché très longtemps. Son souffle était court, la brise froide glaçait ses muscles épuisés. Secoué par un courant brusque, la jument manqua de perdre l'équilibre. Elle fixa les alentours. Elle s'était perdue. Pourtant, elle ne voyait rien. Ses prunelles brillantes d'inquiétude reflétaient la lointaine lune. Ghoom se tourna vers le ciel sombre sans étoiles.

- S'il-vous-plaît, j'ai besoin de vous... Étoiles du soir... Pour éclairer la voie à prendre! supplia la jument.

Elle poussa un henissement à en fendre le coeur. Elle se sentait seule, et avait l'impression que le ciel et que ses ancêtres l'avaient oubliés. Un vent glacial soufflait sur la lande plongée dans le noir total. Ghoom Tha poussa des henissements douloureux et éteints. Elle baissa la tête. Des bruits de la nature venaient à ses oreilles. La jument creuse quelque temps le sol de terre humide. Le ciel dégagé ne manifestait aucuns signes. La jument se laissa lourdement tomber au sol. Elle aurait voulu être un chat, pour se lécher les pattes et pour se redonner l'allure brillante du jour. Elle poussa un tout petit soupir, Ses paupières lourdes ne voulaient pas se fermer.

Soudain, des lumières autour d'elle s'Allumèrent. Elles s'Agitaient joyeusement et illuminaient le ciel.

- Des... Étoiles? murmura la jument, émerveillée.

Elle se leva en un bond. Son regard brillait tel celui d'un jeune poulain. Pourtant, le ciel restait voilé de noir. La brise avait changé pour tiède. Les longs crins de la jument volaient au vent tel une princesse sur son trône. Ghoom Tha s'Approcha des lumières qui s'envolaient. Elles tournoyaient et brillaient tel un magnifique sapin de Noël. La jument cligna des yeux. Son coeur fut rempli de joie à voir des lueurs si... belles. En sentit en elle une chaleur de courage, de force. Elle poussa un puissant henissement et se mit à galoper fièrement. Elle avait le galop léger, tel un ange qui flotte. Le vent lui caressait les joue, et les lueurs l'accompagnaient. Elle sentait toute la chaleur de ces masses brillantes en elle. Ghoom Tha accéléra l'allure. le vent lui fouettait le visage et elle henissait doucement. Une douce sensation chaude l'atteint de l'intérieur. Elle cessa de galoper. Ses crins se reposèrent aussi doucement. Elle secoua doucement la tête.

Ghoom Tha s'Approcha d'une lumière. Celle-ci brillait dans ses yeux, et dans son coeur.

Etrange tristesse dans le ciel paisible.

Lullëwla marchait d'un pas lasse et défait. Ses sabots étaient déjà usés alors qu'elle venait à peine d'arriver. Il faut bien dire qu'étant humaine ses ongles étaient plutôt fragiles, et se cassaient en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Aussi des fentes étroites parsemaient la corne rêche et fatiguée. La terre avait d'ailleurs fait quelques traces marrons dessus, qui n'était pas vraiment esthetique. Le ciel était couvert de nuages anthracites qui semblait peser dans l'air frais de cette soirée plutôt avancée. Le ciel qui, lui-même, aurait dû être noir bien profond, mais non, il était plutôt gris très foncé, voire bleu marine. La lune, quant à elle, veillait dignement sur les lieux. Sa robe blanche et pâle était soulevée par la brise éphémère qui glissait dans la nuit claire. Le vent souffla soudain très fort, et chassa les nuages qui s'enfuirent vers le Nord. Le dôme céleste devint alors bien noir, inquiétant, même. Dans le firmament, brillaient néanmoins quelques étoiles, qui éclairaient pourtant très timidement la nuit. L'arabe se sentait bien seule, elle aussi. Dans cette obscurité complète et plutôt angoissante, elle progressait péniblement car ses sabots lui faisaient mal et ses jambes avaient beaucoup marché aujourd'hui. La brise chatouillait ses naseaux entrouverts, et caressait ses crins emmêlés et blancs. Elle posa son doux regard sur l'horizon où se découpait fièrement quelques collines lointaines. Quelques lucioles volaient autour de son corps engourdi. Elle cingla l'air de sa queue fine et peu fourni, pour chasser les insectes emmerdeurs. Ses yeux étaient d'un bleu très clair, nimbé de noir, tandis que ses prunelles, de vraies bijoux, étaient encerclées d'un disque couleur fauve, ambré. Le tout donnait un mélange assez étrange, et, ma foi, plutôt jolie, mais tellement troublant. Lullêwla sursauta. Un hennissement l'avait tiré de ses réflexions, et elle fut surprise. Elle s'immobilisa, interdite, par prudence surtout plus que par peur, car elle ne connaissait pas vraiment ces terres nouvelles pour elle.

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La jument brune secoua ses crins emmêlés en frissonant. Les insectes lumineux l'entouraient, lui murmuraient à l'oreille puis disparaissaient. Ce spectacle était étrange aux yeux de Ghoom Tha. Elle secouait nerveusement la queue, ce qui trahissait son agaçement. Elle détestait les insectes, ça ne changerait pas. Elle avait cru sentir en elle une forte chaleur l'envahir, la lumière lui rappellait le ciel étoilé et la merveilleuse lune vêtue de son drap blanc.

Ghoom Tha chassa un insecte et se secouant la tête. Les insectes lumineux restaient dans les environs, s'allumant au grand plaisir de Ghoom Tha. Pourtant, quand ceux-ci se collaient à elle, une forte sensation de dégoût l'envahissait lorsque leurs petites pattes chatouillaient l'encolure de la jument. Elle fixait les insectes lui tourner autour en henissant, énervée. Elle partit au galop, mais partout dans la lande, les insectes lumineux voletaient. C'était merveilleux... Mais bien différent des étoiles du soir! Le ciel restait noir, pourtant, quand on se couchait sur le gazon frais, on croyait aperçevoir des étoiles mouvantes... Soudain, notre jument aperçut les contours d'un équidé se dessiner. Elle se roula au sol, dans la terre, pour ainsi chasser les insectes lumineux qui l'encerclaient comme si elle était un dieu. Les étoiles étaient magnifiques, silencieuses et toujours là pour votre grand émerveillement. Mais ce soir là.... Ghoom Tha contempla doucement les insectes volants. Ils se touchaient, se voletaient autours en illuminant les alentours. Elles avaient L'Allure de petites boules rondes rayonnantes.

Ghoom Tha s'approcha timidement de l'équidé. Elle l'avait fait sursaute, apparement. Elle s'approcha lentement. Ses lourds sabots pesaient sur le sol gelé. Son regard se planta sur l'inconnu. Elle baissa poliement la tête en guise de salut. Ses yeux brillants trahissaient son inquiétude dans le noir. Elle tenta violemment de refermer sa mâchoire sur une luciole, et du coup, elle cessa d'illuminer. Les insectes entouraient les deux juments comme ils s'encerclent en rayonnants. C'Était comme une barrière de lumière. Cet impression agaçait Ghoom Tha. Elle avait beau se dire que c'était magnifique, elle détestait les insectes de trop dans ce monde.

- B... Bonjour.. souffla-t-elle en se secouant les crins.

Elle s'Approcha de l'Inconnue et la renifla quelque peu.

Agaçante lumière autour de nous.

L

/ Bonsoir /

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Ghoom Tha fut heureuse d'entendre ce ton rassurant et acceuillant. Elle fit une courte révérence en faisant aller régulierement sa queue en panache. Elle se releva. Les insectes lumineux reflétaient dans ses yeux brillants. Elle fixa les alentours. Toujours aussi noir. Mais les arbres, eux, étaient comme hantés. Leurs branches nues et gelées pendaient dangereusemeent par-dessus les têtes, leurs vieux plis d'écorce semblaient former un visage lugubre. Tout était lugubre, ici, plongé dans le noir, sans issue. La jument brune frissona lentement.

-... Bonsoir. Que faites-vous ici? demanda-t-elle doucement.

Elle se pencha et brouta un peu d'herbe bien verte. Le contact froid sur ses dents ne lui plaisait guère. Mais son estomac avait faim. Elle continua de chasser les petites lucioles qui lui rentraient dans les oreilles. Elle poussa un henissement bas, puis, mastiqua sa bouchée et l'Avala. La lune était loin, si loin, alors que le ciel était dégagé. Soudain, au loin, une petite étoile pointait doucement sa lumière. Ghoom Tha plissa les yeux en fixant le ciel. Cette étoile solitaire semblait heureuse, sa forte lumière éclairait quelque peu la lande, les arbres semblaient moin... aggressifs. Les ombres s'étirèrent paresseusement, mais ça, ce n'était pas mieux. Les ombrages noirs au sol semblaient plus imposant que jamais.

Ghoom Tha oublia ce sinistre décor, la lumière apportait de la joie. Mais où étaient les autres étoiles? Ce ciel noir était triste. La jument se retourna vers l'inconnue, un timide sourire au visage.

Rassurante lumière dans le ciel.

L

/ Je visite. Et vous ? /

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