Le vent froid secouait doucement la longue crinière d'une jument blanche, couchée dangeureusement aux abords d'une falaise, plongeant à pique dans la mer glacée. Ses yeux, l'un bleu, l'autre marron, erraient tristement sur l'eau rendue sombre par les nuages gris. Une perpetuelle tristesse se formait sur ses traits.
Salvina était perdue, comme souvent, dans ses pensées noires. Pourquoi, pourquoi donc avait - elle toujours été invisible aux iris de ses parents ? Pourquoi n'avaient - ils eut d'yeux que pour Alessan ? Les larmes lui montèrent aux yeux. Elle soupira. Ainsi était fait le monde ?! Etait - ce son destin d'être ignorée, rejetée ? Ou était - ce simplement le hasard de la vie... Il fallait se faire une raison, et Salvina savait très bien qu'un monde n'en était pas un si il ne contenait pas ces coeurs malheureux, inconsolables.
Fermant un moment les yeux, la jument au pelage blanc essaya d'oublier ses malheures. Elle fit le vide dans sa tête. Enfin...pas tout à fait. Elle se demanda ce qui la retenait, exactement sur ce monde. Oui, qu'est - ce qu'il l'empêchait de se jeter du haut de cette falaise, et de finir ses jours dans cette eau glaciale ? Etait - ce cette petite flamme, lui disant de continuer pour vivre l'amour, l'amitier, la joie... ou était - elle simplement masochiste ?
Réouvrant les yeux, la pure race espagnole soupira à nouveau, et éleva son regard vers les gros nuages gris-noir, lourd d'une pluis qui menaçait à tout moment de s'abattre. Ils se déplaçaient lentement, suivant le chemin indiquer par le vent. C'est alors qu'une goûte attérit subitement sur le museau de la belle, qui sourit, nostalgique. A ruatha, cela faisait longtemps qu'il na'avait plus pleut. Les petites goûtes tombèrent d eplus en plus nombreuses, jusqu'à ce que la pluie se fit suffisemment abondante pour trempé jusqu'à l'os la jument Blanche. Et pourtant Salvina ne bougea, pas même quand un bruit de sabot lui parvint par ses arrières...

Doucement, très doucement, Salvina se leva. Elle contempla le ciel redevenu bleuté, comme par enchantement. Même les forces inconnues retrouvaient vite bonne humeure et joie. Soupirant, la jeune jument se retourna alors vers l'étalon, et dégna enfin lui accorder un regard, qu'elle dévia aussitôt que le sien le rencontra, pour attérir sur le sol mouillé. En un regard, Salvina avait remarquer son encollure levée, ses yeux persants, ses formes fortes et gracieuses. Mais rien ne toucha son coeur, aucune opignion effleura son esprit embrumé. Il était peut - être beau... et alors ?
Relevant doucement ses yeux différents l'un à l'autre, Salvina osa posé quelques secondes de plus son regard sur Souviens Toi. Les traits de son visage affirmaient, toujours la même chose, indifférence et tristesse. Elle se retourna, et s'éloigna doucement de l'être inconnu. Pourquoi ? Parce qu'il allait la rejeté, comme les autres. Se moquer, comme les autres. Après quelques foulée, la pure race espagnole recontempla la mer, déposant son écume sur le sable doré par le soleil couchant. Quel magnifique spectacle, que la belle scrutta quelques bonnes minutes. Pour elle, l'étalon était probablement déja loin, se disant qu'il avait à faire à une folle qui fallait mieux délaissée. Pas grave. Un de plus ou un de moin... Salvina se sourit à elle même. Comme elle pouvait être pathétique ! A s'apitoyer sur son sort, sans rien faire...mais elle était comme ça, et qu'on la laisse tranquille.

On prend les gens comme il sont, pas comme on voudrait qu'ils soient...