Ses pas doux secouèrent la soirée fraiche. Notamment l'endroit lui rappelait avec douceur une ancienne rencontre. Sa mémoire ne le trompait jamais, et toujours il abritait quelque part au coin de son esprit.Tentant à se rappeler il avançait toujours, la mémoire lui rappela une beauté blanche et fascinante, le tout dans une soirée pleine, de la même allure que celle-ci.
Son regard s'attarda quelques secondes, puis ses nerfs se tendirent, levant l'oreille il dégagea sa crinière, et dans l'ombre de la soirée distingua les courbes parfaites de l'être auquel il pensait.
Dans un trot fluide il se rapprocha, présomptueux et envoûté. Toujours il avait cherché à déceler dans cette vision de beauté l'once qui se dégageait.
Et aussi attiré que ces insectes aux fins ailerons, il se rapprochait.
Sa démarche s'accrocha à un pas serein, sa voix lourde et grave la prit de revers.

- Luna, il y avait bien longtemps que mes yeux n'avaient put se poser sur votre silhouette si gracile.

Les mots découlèrent avec finesse, la nuit se tue en un rien de temps.

'Attends moi je t'en prie,
arrête toi,
et laisse moi couler vers tes rêves biens heureux.'


Il ne put contenir un sourire tendre à la voix douce et chantante de la belle jument. Ses yeux restaient fixés, inlassables aux courbes enivrantes de son interlocutrice. Ses prunelles bleus gris se tarirent sur la naissance des hanches au bas du dos de la jument, une sculpture froide et marbre, dans un grecque antique au plus belles subtilités, mais Fire Light ne savait pas tout cela.
Sa tête lourde d'idées quelques minutes au par avant, voletait sans encombre dans la mélodie nuptiale et son air à la fraicheur avide d'un baiser épousé contre la nuque.
La beauté de cette jument était insaisissable, comme vacante de chaque pore de cette magnifique Luna, et pourtant, aussi fluide qu'une anguille quand vous tentiez de l'attraper. Le portrait se mêla aussitôt à un irréel arabesque, écrin subtil et inconcevable d'une féminité omise.
Il fit tournoyer sa longue queue.

- On ne peut oublier les êtres dont la beauté nous frappe dès le premier regard. Vous êtes restée dans un mémoire comme un mystère que j'avais peine à chercher;
venez, marchons un peu.

Et un sourire fin et luminescent se traça sur les lèvres de Light, avec une douceur extrême il éleva son pas allègre pour mener la danse.

Noblesse sournoise des beaux êtres,
c'est différent pour votre cas.


La beauté de la jument le ravivait à chaque pas, il avait vu de nombreuses races, mais jamais, chez les camarguais de si grande beauté. Souvent cette race béate de gris blanc se mêlait dans des proportions étranges et rafistolées.
Ici, l'équilibre et la maintenance oppressante de son interlocutrice le laissait béat. De toute les juments il n'avait jamais connu ce genre de beauté fascinante et pure, dans un état brute et amarré. La beauté aussi consistante et pourtant fluide et leste était d'une rareté hors du commun.
Il chassa de sa longue queue la fraicheur de la soirée et se retourna très lentement dans un pas ample pour se placer face à elle, arrêtant sa course.
Sa voix au ténor inimaginable et subtil creva le silence. Puis son corps, vibrant par milles endroits la contemplait de ses vastes yeux, prunelles qui plongeaient dans les siennes sans pouvoir les percer.

- Belle Luna, êtes vous au moins réelle et ne me faites vous pas courir à ma perte dans cette nuit aux remords de vous voir illusion et ne plus pouvoir vous contempler ?

Sa voix était juste et sincère, l'harmonie de la scène lui faisait perdre ses repères.

Ne vivons plus la nuit au noir,
je n'aime pas la nuit,
juste le jour qui est l'éclat de votre robe.


Ses yeux la soupesèrent, examinèrent ces mots élégants et magnifiques qui s'étreignaient le long de ses oreilles. Un sourire fin et léger aviva les lèvres, ses yeux se fermèrent doucement, il posa ses naseaux sur les siens avec une douceur complète, mêlant son souffle chaud aux effluves chavirantes qui s'écoulaient de chaque parcelle du corps de la belle.
En effet, ses yeux ne pouvaient percer le voile profond des beaux iris de Luna, seule sa beauté angélique lui était connu, et chaque note l'extasiait.
Mais cet intérieur, si profond de l'esprit de cette beauté fulgurante, il n'y connaissait rien, absolument rien. Et pourtant, sans un remords il découvrit ses grands yeux gris, la contempla avec envie et dévouement.

- J'ai foi en vos paroles, je ne sais qui vous êtes et ce que je pourrais endurer de votre présence, mais il est sûr que je veux aller au bout de votre esprit et rompre les mystères qui s' y entourent.

Un fin sourire se déclara de nouveau, simple et doux, charmé.

- Je veux juste être un peu plus proche de vous, ne soit-ce que cette nuit s'il le faut.

Et tout doucement il effleura sa peau douce du bout des lèvres pour caresser sa joue.

Un sourire frêle et fin évolua sur ses lèvres intactes de tristesse, il recula avec un peu de peine, détachant son corps à la chaleur unique de celui de la jument. Il aimait se contact, sans vraiment savoir pourquoi, de toute manière il n'avait jamais été aussi proche de quelqu'un, il s'était seulement contenté de voiler ses yeux sur les beautés qui glissaient vers lui.
Les iris étincelant il fit vibrer sa belle voix douce et grave dans l'air noir.

- Venez belle Luna, j'ai tant de choses à vous montrer, tant de choses dont on ne parle à personne mais qu'aux personnes qui nous fascinent, suivez moi, je veux vous montrer tant de choses.

Et les yeux souriant d'une joie peu commune il recula encore un peu, ses naseaux très légèrement contre les siens, les reculant subtilement de façon à ce qu'elle le suive.
Sa voix était empreinte d'une sincérité sans précédents, et tout son être vibrait dans la compréhension qu'il voulait partager avec elle. Chose nouvelle.

[Ah il était là ^^]

• L'étalon ouvrit grand les yeux et sourit flatté par le geste de la jument, lui attraper les crins avait sa signification propre, il ne pouvait remettre en doute l'importance que lui portait Luna.
  Il fait gris et noir,
  il fait blanc et gris.
  Dans son pas léger et dansant l'étalon accompagna la furtive présence qui le côtoyait. Il s'arrêta doucement, pressa ses naseaux contre l'encolure arabesque de la belle Luna, se laissa quelques instants à ses pensées, puis tout doucement encore, il respira au plus profond de lui même.
  Sa bouche remonta tout doucement aux oreilles de la jument, couvrant d'un murmure le bruit alentour.
  
  - Fermez les yeux Luna de mon cœur, fermez les yeux, laissez vous faire aussi doucement qu'il le faut, laissez vous vous amener là où toutes les couleurs du monde sont réelles, laissez moi vous faire danser ...
  
  Et il rit d'un rire magnifique, cristallin et somptueux qui s'accordait à toute la splendeur de la magnifique Luna.
  Il rit et se plaça contre son flanc, de façon à ce qu'elle le suive les yeux fermés.

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