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 |  Sujet: Lost among the innocent ; Equinoxe Ven 19 Mar - 21:50 | |
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Ouch I have lost myself again
Lost myself and I am nowhere to be found,
Yeah I think that I might break
I've lost myself again and I feel unsafe
Qu'elles étaient belles, petites perles de lumière virevoltant sur fond d'encre. Qu'elles semblaient fragiles, ces chétives paillettes dorées, dansant avec la brise d'un soir printanier, se perdant parmi les astres. C'était merveilleux d'observer ce spectacle avec pour seule compagnie la solitude, cette douce et tendre amie. Héroïnes des contes pour enfants ou simplement insectes inspirant la fascination, ces lucioles apportaient dans leurs bagages une bonne dose de féérie, rendant le moment présent encore plus inoubliable.
Adonis ferma les yeux pour profiter pleinement de l'instant. Différentes effluves flottaient tout autour d'elle, se mélangeant pour n'en former plus qu'une, discrète mais entêtante à la fois. Elle distinguait nettement quelques notes de muguet, d'herbes sèches, de soleil et une touche de lilas. Elle se délecta de ce subtil mélange, encore étonnée par ses nouveaux sens. À peine deux semaines avant, elle n'aurait jamais pu ressentir tous ces petits détails qui font que la vie est simplement délicieuse. Et pour cause, elle était encore humaine. Rien qu'à cette pensée, le cœur d'Adonis se serra et une brusque bouffée de désespoir lui noua la gorge. Qu'allait-elle devenir ici, dans ce monde qui n'était pas le sien ? Comment allait-elle s'adapter alors qu'elle n'avait guère la moindre idée des coutumes de ces gens. Enfin, si gens est le terme approprié. Non, ce sont des animaux, pensa t-elle. Juste des animaux. Mais à présent, pouvait-elle prétendre ne pas en faire partie ? Après tout, elle en avait l'apparence, c'était indéniable, et bien qu'elle ne le souhaite pas particulièrement, il allait bien falloir qu'elle s'habitue à cette nouvelle vie. Elle avait passé assez de temps à se lamenter dans son coin, il fallait maintenant qu'elle mette à profit cette chance (oui, il fallait qu'elle se convainque que c'en était une) pour découvrir cette contrée. Car c'était ça, Adonis : une fille intrépide, toujours plus curieuse et avide de liberté. Enfin, une jument.
Adonis rouvrit les yeux, mettant fin à ce torrent de souvenirs et à ce monologue intérieur. À pas prudents, elle s'approcha de ce qu'elle devinait être un cerisier, simplement éclairée par la lueur de la lune, des étoiles et des milliers de lucioles qui tournoyaient gracieusement autour d'elle. Tout lui semblait tellement plus beau, plus coloré, plus vivant qu'avant qu'elle n'en revenait pas. Il lui faudrait un certain temps pour qu'elle se sente comme chez elle, mais elle était sur la bonne voie, à présent.
Alors qu'elle se disait qu'elle ferait mieux de se trouver un endroit où passer la nuit, de préférence avec une couette douillette et un gros oreiller (eh oui, les anciennes habitudes sont difficiles à perdre), une odeur inconnue attira son attention. Un étalon, apparemment, était entré dans son champ olfactif, et il ne tarda pas à faire son apparition. Comment réagir face à lui, premier cheval qu'Adonis croisait ici ? Elle n'en avait aucune idée. Elle fit pourtant un pas, espérant que ce signe serait perçu comme une preuve de sa bonne volonté..
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Equinoxe
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| | Sujet: Re: Lost among the innocent ; Equinoxe Dim 21 Mar - 14:28 | |
| — Oh mon dieu ! Resterait-il un semblant d'espoir par ici ?
Un pas lassé, des sabots lourds. Equinoxe était encore en train d'errer machinalement dans les contrées de Life Horse. Il ne connaissait pas grand monde par ici, et il était trop fatigué de vivre pour aller à la découvertes de nouveaux paysages. Pourtant, ce soir-là, une odeur particulière l'avait poussé à se bouger. Un long ruban de soie rouge, magnifique effluve sucrée. Il ne savait pas d'où cela venait ; il avait juste envie de continuer à la sentir, à jamais. Se perdre mélodieusement dans l'amour d'un parfum.
Il marchait, donc. La nuit était tombée depuis quelques heures déjà. L'alezan ne faisait guère attention à ce qui se trouvait autour de lui. Il se contentait d'avancer sur le sol mou et herbeux ; mais bien sur de suivre son odeur adorée. Ses yeux étaient mi-clos - de toute façon, que restait-il à voir ? - et ses naseaux complètement dilatés. Quelle jolie nuit était-ce. Complètement fermé sur lui, le mâle ne le voyait pas. Il ratait le reste de sa vie. Chaque geste était fait sans conviction, sans amour. Il peinait, il avait perdu espoir. Alors, à chaque fois qu'il apercevait un brin de joie de vivre, il s'y accrochait. Il était pitoyable.
Soudain, il stoppa net. Ses yeux étaient à présent grand ouverts, une effroyable peur ancrée dans ces derniers. Il avait perdu son odeur. Oui, elle n'était plus là. Partie. A la place, une misérable odeur de jument. Même peu commune, elle ne valait pas le ruban rouge. Quelle malchance. Equinoxe soupira.
L'inconnue était à une dizaine de mètres de lui à présent. Il la regardait avec un air lointain, comme si il était perdu dans ses pensées - ce qui était tout à fait faux. Toute son énergie était accaparée à préparer son excuse afin de s'en aller vite d'ici, et de fuir la conversation. La jument - d'un joli blanc neige - fit quelques pas vers lui. Elle semblait à la fois heureuse et complètement perdue. La mine défaite de l'alezan bougea. Il ne pouvait pas résister à un être comme cela. « Ne vous emballez pas trop vite, je suis de bien trop mauvaise compagnie. » Autant enclencher le processus dès la première phrase. Bonjour, au revoir, et le tour était joué. Equinoxe fuyait les autres. Il fuyait les relations. Il avait peur. Peur de faire mal.
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