La silhouette blanche des neiges éternelles d'Isba, une jument "déesse", s'encadra à travers le panorama qu'offrait ce point. Quel point ? Quelle vue ? Quel panorama ? Une vie, un monde, que de plus pourrait nous renseigner..? Isba marche, d'un pas lent et mélancolique, comme toujours. Son aire de vengeance, bien qu'inachevé, est passé. Elle passe son temps à marcher, parle de façon triste et mélancolique, reste impassible et son regard est indecryptable. Sa serenité est intrigante et autrefois, plus d'un est passé sous son terrible regard hautain. Pourquoi tant de changements ? Un chapitre inachevé peut-il être passé ? Peut-on tourner la page si facilement ? Rien ne lui fait peur, rien ne la choque, rien ne l'impressione, ou ne l'étonne. Elle est, au fond, sereine mais triste. Joyeuse et agitée... Comment la décrire ? Maintes sensations se bousculent, elle ne sait plus ou elle en est. Elle se sent flancher à chaque pas. Elle craint de tomber, de tomber de haut. De dégringoler, de mourir. Mais au fond elle n'a pas peur de la chute, pas peur de la mort. Ce n'est qu'une fragile surface, une légère couverture qui la recouvre sans pour autant la protéger du froid. Son pas las et trainant ne montre même rien. Ses oreilles posées sur les côtés de sa tête, elle aperçoit une silhouette lointaine. Quelle réaction ? Rien. Elle continue, elle va sur son chemin, elle trace lentement son chemin ici. A quoi ressemblent les lieux ? A quoi ressemble l'équidé ? Mâle ou femelle ? Elle s'en fiche, elle n'a pas peur, elle n'est pas courageuse pour autant. Normalement, elle l'est. Mais pas aujourd'hui, mais pas en ce jour. Elle a envie de se mettre à bouger. C'est lentement qu'elle dresse la tête. Elle ne regarde pas le paysage, l'équidé, pour autant. Elle a la tête portée assez bas. Elle trotte lentement, ses sabots trainant lamentablement au sol. Elle soupire, et ralentit tandis qu'elle voit que l'équidé se rapproche....