« Songes et mensonges, perdu au beau milieu d’une pénombre. »

Sombre nuit. Pluie forte et folle qui s’abat sur son dos. Il marche, comme hypnotisé par la fatigue, l’étalon ne se rend même plus compte du temps. Cela faisait bien trop longtemps qu’il n’avait pas fermé les paupières pour se reposer un peu. Pauvre fou ! Tremblant de tous ses muscles, il ne pu faire un pas de plus et s’effondra lourdement sur le sol humide. Lâchant un dernier grondement, il ferma ses paupières, n’arrivant plus à lutter. Faible, seul et fuyant les fantômes du passé. Riddle n’était plus qu’un étalon sans futur et sans rêve…

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Des rires l’attirèrent. Tournant vivement son regard vers ces bruits, un fin sourire se traça sur ses lèvres quand il vit sa sœur chahuter avec d’autres chevaux. Elle était si jeune, si innocente… Prit d’une soudaine tendresse, l’étalon blanc se sentit léger. Jamais encore une telle sensation lui avait effleuré le corps. Son corps avança par lui-même. C’était étrange. Il avait la sensation de n’être qu’un pantin qui n’avait d’autre choix que d’avancer. Ne voulant pas lutter contre ça, il se laissa avancer vers sa sœur. Plus il avançait, plus il sentait le bonheur l’entourer, l’emprisonner dans ses bras. Un sourire béat sur les lèvres, il rigola aux sauts que faisait la pouliche blanche. Soudain, un rugissement se fit entendre. Le ciel bleu fut recouvert de gros nuages noirs. Prit de surprise, Riddle coucha ses oreilles et regarda autour de lui, méfiant. Entendant les cris des poulains, il vira son regard apeuré vers eux. Ils étaient en panique, le regard remplis de peur face au couguar qui arrivait vers eux. Criant, hurlant, grondant, rien n’y faisait. Riddle voulut les défendre, se battre contre ce couguar, mais c’était comme s’il était retenu par quelque chose. Il avait beau crier, personne ne l’entendait. Le cœur battant, il arrêta tout mouvement quand le prédateur commença son saut pour attaquer sa sœur sans défense. « Non… Non ! NON ! » Hurla-t-il, le souffle couper. Tout s’arrêta soudain. Le temps s’était arrêté. Puis, tout devient de noir. Le souffle fort, affolé et ne comprenant pas ce qu’il lui arrive, l’étalon blanc balaya ce qui l’entourait du regard, mais il ne trouva rien d’autre qu’un fond noir et un silence lourd.

Il marche. Franchis ce tunnel en tout hasard. De toute façon, il n’avait que cela à faire, marcher. Pour aller où ? Pour faire quoi ? Pour devenir quoi ? T’en de questions, aucunes réponses. A chaque pas qu’il fait, une nouvelle question vient à lui. A chaque mètre qu’il franchissait, il se rapprochait de la sortit et l’envie de faire demi-tour ne le prit pas. La lumière revient. Ainsi qu’un paysage. Une grande prairie. Un tapi de fleure immense. Arrêté, il essai de reconnaître les lieus, mais rien. Le trou noir. Le flou total. Ciel ! Où ce tunnel l’a-t-il emmené ? Regardant derrière lui, la surprise fut plus grande quand, sous ses yeux froids et noirs, le chemin qu’il avait emprunté disparut. Une voix ce fit entendre. La même qu’il y a quelques minutes. Minutes ? N’était-ce pas plutôt des secondes ? Ou peut-être des heures ? Assez ! Il en avait assez de toutes ces questions… Relevant son regard vers cette jument à la robe sombre, il sentit qu’elle connaissait beaucoup de choses. Trop de choses. A eux deux, ils faisaient un parfait contraste. Blanc et noir. Fou et sage. Victime et bouée de sauvetage. Le regard sombre, le souffle toujours aussi rapide, il se demanda un instant s’il était toujours en train de rêver. N’était-ce pas lui qui devait créer ses rêves, ou du moins son subconscient ? Cette jument, c’était la première fois qu’il la voyait. Comme-ci elle allait disparaître, Riddle avança, passa près de la jument, mais s’éloigna encore. Arrivé à plusieurs mètres, loin d’elle, il ferma un instant ses paupières, inspira et tourna sa tête. Elle était encore là, plantée à la même place. « Qui êtes-vous ? C’est…où suis-je ? » hurla-t-il. Il avait beaucoup d’autres questions à lui poser, mais il s’arrêta à ces deux là. Il la toisa de son regard habituel ; froid, secret, douloureux…